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code EAN :
9782351220412


Format 13x20
112 pages
13 euros

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Le socialisme selon Marx

Michel Henry

Lorsque Michel Henry découvre la pensée de Marx, il reconnaît celui-ci pour «l'un des plus grands penseurs de tous les temps». Il entreprend alors de restituer le vrai Marx, de retracer l'unité philosophique d'une pensée dont on ne retient, le plus souvent, qu'une partie.

Les trois textes ici réunis constituent une introduction à la lecture de Marx en insistant tout particulièrement sur le processus intellectuel qui le conduit à définir le socialisme à partir de «l'individu vivant», en lequel il voit le fondement de la réalité économique. Avec Michel Henry il devient possible de comprendre en quoi «le marxisme est l'ensemble des contresens qui ont été faits sur Marx», et surtout pourquoi un système politique qui méprisait l'individu ne pouvait que disparaître.

Michel Henry (1922-2002) est reconnu pour l'un des plus grands penseurs français de la seconde moitié du XXe siècle. Le dernier à avoir édifié un système philosophique complet. Citons, parmi ses œuvres: L'Essence de la manifestation, PUF, 1963 (réédition 1990); Marx. Tome I: Une philosophie de la réalité; tome II: Une philosophie de l'économie, Gallimard, 1976 (réédition 1991); La Barbarie, Grasset, 1987 (réédition PUF, 2001); Incarnation. Une philosophie de la chair, Seuil 2000.
 

Presse :

Dans cet essai, Michel Henry entend démontrer que Marx est allé à «l'économie» par souci des choses et des êtres, les «hommes vivants», et ce afin de contrer l'idéalisme hégélien, mais que le marxisme a été une longue traduction-trahison d'une pensée et d'une œuvre obsédée, comme les plus grands penseurs post-kantiens allemands et européens, par la vie.
Serge Grellety - l'Action littéraire

Pour Michel Henry «le marxisme fait écran entre Marx et nous», et il ajoute que l'auteur du Capital et des Manuscrits de 44 n'a aucun rapport avec le marxisme, seul responsable du désastre que l'on sait, laissant à Lénine, Trotski, Staline et Mao la responsabilité des conséquences spirituelles et morales d'avoir construit l'idéologie marxiste et le monde à la lumière de cette idéologie. Il propose de façon convaincante et rafraîchissante de remonter aux sources, non pas à la façon d'Althusser pour consolider un dogme enfermant dans sa gangue idéologique mortifère une pensée vivante, mais plutôt à la façon d'un Maximilien Rubel, auquel d'ailleurs il rend hommage.
Jean-Luc Debry - Divergences

Henry souligne que "le marxisme est l'ensemble des contresens qui ont été faits sur Marx" et propose une vision de son oeuvre qui place au centre sa critique radicale de l'économie et du dédoublement du travail.
Offensive
 

Extrait :

Il faut ici rappeler ce fait déterminant, mais toujours et de nouveau occulté, que la pensée de Marx n'a aucun rapport avec le marxisme et que c'est celui-ci et lui seul qui a servi de modèle et de principe conducteur à la construction des sociétés nouvelles qui ont voulu et cru se réclamer du socialisme conçu par Marx. L'histoire de la pensée de Marx après sa mort, devenue celle du marxisme, représente en effet le phénomène culturel le plus exceptionnel et le plus ahurissant qu'on puisse apercevoir dans les temps modernes. Toute grande doctrine, il est vrai, en raison du jeu inévitable des influences et des interférences, a subi des modifications ou des altérations plus ou moins profondes – à titre d'exemple: l'investissement du christianisme par la pensée grecque. C'est la tâche des historiens et des philosophes de démêler le fil embrouillé de ces séquences idéelles, spirituelles ou morales. Dans le cas qui nous occupe, il est question d'autre chose : la totalité des écrits philosophiques fondamentaux de Marx – la Critique de l'État hégélien, les Manuscrits de 44, l'Idéologie allemande notamment – est demeurée inconnue de ceux qui ont construit l'idéologie marxiste et le monde à la lumière de cette idéologie.

De quelle base théorique, proprement philosophique, disposaient-ils donc – ils: Lénine, Trotski, Staline, Mao et quelques autres, quelques intellectuels du genre Plekhanov? Les écrits précités étant restés inédits, parce que inachevés ou en raison du refus explicite des éditeurs (par exemple pour l'Idéologie allemande), Engels entreprit, après la mort de Marx, d'en donner le résumé qui devait servir de fondement à tout l'édifice théorique du marxisme: ce fut L. Feuerbach et la fin de la philosophie classique allemande.

[...] c'est sur le plan philosophique, dans un débat proprement philosophique avec les plus grands philosophes et avec celui qui les incarnait tous – reprenant et assumant leurs pensées dans l'Aufhebung de son système –, avec Hegel, que se définit l'apport propre de Marx à la philosophie occidentale, à savoir l'interprétation de l'être originel, de ce qui constitue le fondement de toute chose et notamment de l'histoire et de la société, comme la vie. Ce qu'il y a de vivant dans Marx: ceci d'abord qu'il est un penseur de la vie.

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