En cette période où la langue marchande nous imprègne et nous amoindrit, une littérature alternative proposera d’abord une alternative à la littérature de consommation qui envahit l’espace et le temps médiatiques, s’imposant de plus en plus au lecteur comme le seul «choix» possible.
Il nous semble que cette invasion est délibérée. Et il nous semble de notre devoir (et de notre métier!) de lui résister.
La marchandise a donné force de vouloir à l’objet. Elle donne force de non-vouloir à l’humain pour qu’il se love dans l’objet. Seuls les objets sont exploitables par les objets. Voulez-vous être reconnu par l’objet marchand? Devenez comme lui, laissez-vous agir par lui, laissez-vous faire, tout ira bien mieux.
Et puis ce jour où tous les voyages ont eu la même odeur, où les livres se sont tous mis à raconter la même chose, pour l’ambiance, la musique les mêmes pulsations à décorer vos intérieurs, la peinture les mêmes équilibres à dénoncer les devenirs. Et puis ce jour…
Fabien Ollier et Nathalie Vialaneix, La Révolution du Grand Renoncement
Je suis ta came le bourrin que tu t'injectes au soleil couchant sur cette dalle de béton ton crack d'arc-en-ciel en goutte d'or je suis ta langue qui après la fête lèche goulûment le reste de mdma éparpillé sur la petite table-rambla je suis ta main violette qui cherche à tâtons l'interrupteur qui allumera la lumière blanchâtre de ton devenir...
Yann Bourven, Le Dérèglement
Je ne veux plus vivre dans un pays de sauvages où les cultureux assommants bombent le torse et mes oreilles pâtissent de leurs baba au rhum, ce déluge inapproprié de noms propres de Borges à Montreuil-sous-Bois, pourquoi la culture rend prétentieux. Parler fort pour le faire savoir de la caste où chacun se croit détenteur de son savoir microscopique.
FP Mény, Conquête du désastre