J’examinais la planète depuis la fenêtre de mon mobil-home, le monde ne me surprenait plus. Sa fin arriverait, ils y travaillaient avec le souci méticuleux de bien le piétiner avant. C’était juste le où et le comment qui manquaient. Pour ma part, je comptais sur les vents venus du large pour éloigner le nuage radioactif qui se formerait en cas d’explosion d’un des quatre réacteurs de Blaye, voire les quatre en même temps. Il me faudrait juste prendre soin de fermer la bouche quand je me baignerais dans les courants radioactifs qui suinteraient de l’estuaire de la Garonne.
Violaine Ripoll, Le syndrome du caliméro dans la société postmoderne