Qu’est-ce que tu veux, ta prose, elle m’défrise. Ne pas semer les perles devant les pourceaux, c’est ça, hein, ton truc, c’est ça qu’tu nous racontes? Parce que les perles tu les veux pour toi. T’encaisses les dividendes en nous crachant à la gueule ton mépris, ta superbe, ton arrogance, et ton matelas se fait épais, de plus en plus épais.
Mais sachez tout de même ceci:
Lorsque je me penche sur une feuille et que j'écris, je file plus vite que la lumière, et le trou que je creuse me sert à planquer mes trésors solubles mes mots crus et cassés, Paris détend ses jambes immenses puis les écarte, alors je m'enfonce aussi sec dans le Vagin du Siècle, à l'intérieur des communautés se font la guerre, hélas le peuple se divise (mes rêves de grand soir disparaissent), mais ma semence est magique: elle me servira à féconder l' Ovule de la Nuit!
La profusion est ton métier épuise-la ce soir jusqu’au paranormal jusqu’à la paranoïa sans te soucier des normes ni de ta santé mentale dont la maladie est partie intégrale,
Fi des démarcations fi des conventions fi des logiques des dialectiques
(Nos limites no limit !)
Ces inhibitions marquent les bornes de notre condition passer outre n’est pas preuve d’audace mais condition de survie.
Antonin Artaud est mort en 1948. Pour qui veut en découdre vraiment avec la raison mondaine, reste à méditer inlassablement son appel lancé aux surréalistes: «Si nous en avons tous assez, si nous sommes prêts à tout, pour sortir de l'impasse spirituelle à laquelle nous avons été acculés, et en partie par notre faute», il faut admettre que le problème a beau être «d'ordre et d'intérêt universels, sa solution n'est pas universelle. Elle est personnelle, et d'autant plus ardue.»