Ce livre est le récit d'une genèse. Il la prend au moment où Rome flambe aux torches des Wisigoths. Il va la suivre dans la bousculade des pouvoirs germaniques et dans le lit défait de l'Empire. Puis il suivra ce replâtrage de latinité à la truelle monastique qui traversera six siècles, jusqu'à ce que deux descendances linguistiques le craquèlent: la néo-latine, bariolée de dialectes, et la germanique, qui prend au latin l'écriture. Six siècles d'une latinité qui n'oublie pas tout de ses origines, parle toujours d'Empire et de consulats, et lit Cicéron ou Virgile.
Robert Lafont, Prémices de l'Europe
Cette large et centrale époque baroque, avec son aurore glacée du maniérisme et le crépuscule rose et mousseux du rococo, du dernier tiers du XVIème siècle au milieu du XVIIIème, entre classicisme renaissant et néo-classicisme prérévolutionnaire, est située plus largement entre deux grandes secousses, la Révolution française en aval (véritable rupture) et la Renaissance et ses grandes découvertes en amont. En gros, le XVIème découvre, le XVIIème siècle explore et exploite, assimile. Re-naissance ne signifie pas "nouveauté" mais "Retour" et continuité, inscription dans un passé, une histoire, l'Antiquité en l'occurrence, comme l'enfant qui naît est nouveau mais porteur d'une somme de gènes ancestraux.
Benito Pelegrín, D'un temps d'incertitude
En résumé, Leroux prend conscience, fin 1830, que la liberté n'est qu'une partie de la vérité, et, fin 1831, que le principe de société n'est, lui aussi, qu'une partie de la vérité. La solution est dans la synthèse, la difficulté étant que ces deux valeurs sont potentiellement en conflit l'une avec l'autre: «Deux pistolets dirigés l'un contre l'autre». Là gît le caractère problématique des temps modernes, et même du lien social en général.
Bruno Viard, Pierre Leroux, penseur de l'humanité