La pensée qu’ils ont alors, tu la connais comme une sœur. Ils ne perçoivent rien de tes pensées à toi, ils n’imaginent rien. Ton existence se borne à l’image furtive d’un cul inaccessible, bon à prendre, à bouffer, à retourner. Parfois, ils y ajoutent quelque sympathie, à condition que tu sois dans un jour heureux qui te fait l’allure d’une femme libre. Tu es peut-être quelqu’un. En plus.
«Mais je ne suis pas indifférent», qu’il me dit. Et il regarde par la fenêtre. Mais je ne suis pas indifférent, qu’il me dit et il va se coucher, et il va écrire, vivre et goûter du charme des choses, des femmes et du monde. Enflure. Enflure. Enflure. Enflure. Je vais crever. Qu’on me délivre, qu’on m’abatte.
Je suis… «La Femme», oui. Mais qu’est donc une femme? La putain qu’on vend? La vierge qu’on viole? L’égale qu’on ignore?… Un four? Un puits? Un corridor?… Un dedans ne vaut-il pas un dehors? Ou bien le repos du guerrier justifie-t-il toutes les meurtrissures intérieures?
Je ne suis pas jalouse des gens avec qui tu couches mais des gens avec qui tu ris oui ça me rend folle Je t’aperçois éclatante de joie radieuse dans le même temps je suis rongée de toi jusqu’à l’os tu m’as attaquée jusqu’à la moelle je ne peux plus me débarrasser de toi je t’ai en parasite tu me colonises comment rire avec toi inoculée sous ma peau ?