Il y a quelque chose de substantiel. En permanence. En nous. Autour de nous. Une capture et une libération. Une fusion et une fission. Du fluide et de l’épais. De la pesanteur et de la grâce. Des constellations, des gerbes, des flux, des courants, des nœuds, des agrégats, des influences. Les particules secrètement affiliées, le désir surréel des atomes, les atomes du désir, les informations des mondes infinis, en paliers, les énergies indéfiniment dispensées et renouvelées, les forces souveraines et inéluctables. Et le mystère des Lois. Et la traversée sans fin de la conscience.
Eric Coulon, Traversée de la conscience
si la pensée est immatérielle comment fait-elle pour entrer en contact avec le monde matériel? le mystère est ancien, non seulement nous nous interrogeons sur la nature de la substance mentale mais nous doutons même qu'elle existe. seul un génie malin peut avoir introduit en nous une question aussi mal posée. le génie bien sûr est immatériel. nous devons nous en débarrasser. ce qui n’est pas simple...
Bernard Thierry, livre
Et ce qui se perd, de moi à l’écran: l’épaisseur de la pensée —timbres, échos; mots oscillants, confondus; improbables; impossibles. S’il arrive que cette épaisseur persiste sur le papier, elle ne survit jamais une fois passée à l’écran. Rien n’y subsiste du réseau des sensations imprégnant les phrases, de cette ineffable subjectivité qui donnait comme une chair à leur signification de base.
Pensée élaguée, écorchée, à l’ossature saillante.
Triste fantôme.
Marc Jaffeux, Un déicide
