Dans la perspective coloniale, le monde noir n'incarnait qu'une forme de vie inférieure à la civilisation blanche. Une mentalité primitive ou mystique lui tenait lieu de pensée, et sa principale contribution à la culture humaine résidait dans un tempérament émotif auquel l'art, périodiquement, pouvait venir se régénérer.
Menées par des auteurs blancs ou noirs, les ripostes contre ce déni d'humanité ou de pensée se conçurent le plus souvent selon un modèle schismogénétique.
Anthony Mangeon, La pensée noire et l'Occident
Après une période de maturation, dont on a pu observer quelques manifestations dans les derniers cartons de tapisseries, la satire devient le trait dominant de toute l’œuvre de Goya: elle se fait progressivement plus incisive, plus politique en multipliant ses cibles et en diversifiant ses formes d’expression. Et surtout elle fait une place de plus en plus grande à l’imagination alors même qu’elle semble plus proche du réel.
Jacques Soubeyroux, Goya politique
Tous les films hollywoodiens mettent en scène un premier rôle (parfois deux, un masculin et un féminin), des seconds rôles et des rôles de moindres importances. De la sorte ils imposent, d'une certaine manière, une hiérarchie parmi les personnages et, en dernière instance, parmi les Hommes. Notons que les prix d'interprétation (les Oscars notamment) reprennent cette même classification. Aussi les films hollywoodiens fonctionnent-il sur un modèle hiérarchisé et individualiste. Ce qui n'était pas le cas des premiers films soviétiques d'Eisenstein, par exemple, qui inventa la figure de la «masse-héros» (les masses laborieuses étaient «le» héros de l'histoire).
Régis Dubois, Hollywood, cinéma et idéologie