Précédé d'une notice et suivi des Poèmes de Holyhead.
Traduit de l'anglais et présenté par David Bosc
Ce journal, tenu du 22 au 29 septembre 1727, au terme du dernier séjour de Swift en Angleterre, a été publié pour la première fois en 1882, dans The Gentleman's Magazine, et il est resté jusqu'à ce jour inédit en français. Empêché de prendre la mer par le mauvais temps, Swift demeura toute une semaine dans une méchante auberge de Holy Island.
«Quiconque souhaiterait de vivre vieux ferait bien de vivre ici, car un jour y est plus long qu'une semaine, et quand il fait sale temps, plus long qu'une quinzaine.»
Je veux informer ici la postérité qu'ayant été l'auteur de maints écrits, en vers aussi bien qu'en prose, qui ont reçu un grand Succès, je me suis attiré l'inimitié d'innombrables tâcherons, imitateurs et censeurs, dont je connais les noms pour la plupart, mais en cela je serai plus sage que Virgile et Horace: ces noms, je ne les livrerai pas aux âges à venir et ainsi je tromperai l'attente de cette tribu d'écrivains dont la fin principale, après celle de trouver du pain, consiste en l'ambition de se faire connaître au travers des réponses ou des ripostes que suscitent leurs Obscénités. Et c'est habilement qu'ils voudraient utiliser ma colère pour informer les temps futurs que leurs petites personnes ont un jour existé.