Publication Écritures du Sud, diffusion Sulliver
La découverte de l'Italie par Albert Camus, en 1936 et en 1937, est un moment essentiel dans l'émergence d'une pensée et d'un rapport particulier à l'art, initiés par Jean Grenier, son professeur de philosophie à Alger.
l'Italie est terre de l'art, mais aussi d'engagements. Lors du voyage qu'il fait en 1954, à l'invitation de l'Association culturelle italienne, Camus rencontre quelques-unes des grandes figures italiennes, politiques et littéraires. Ce voyage est aussi l'occasion de conférences ayant pour thème «l'Artiste et son temps» que Camus reprendra à Stockholm en 1957, lors de la remise du prix Nobel.
Pour un lecteur un peu trop rapide de l'œuvre, le rapport de Camus avec l'Italie semble paraître plus discret qu'avec l'Espagne. Cependant l'importance de l'Italie dans la constitution de l'œuvre, dans sa sensibilité comme dans son expression en tant qu'œuvre d'art qui se revendique comme telle, et enfin indissociablement dans son exigence éthique et esthétique, s'avère capitale pour une nouvelle lecture intégrale.
«Florence! Un des seuls lieux d'Europe où j'ai compris qu'au cœur de ma révolte dormait un consentement. Dans son ciel mêlé de larmes et de soleil, j'apprenais à consentir à la terre et à brûler dans la flamme sombre de ses fêtes.»