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code EAN :
9782351220849


Format 13x20
256 pages
18 euros

Version ebook :
8.99 euros
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L'interview

Mathias de Breyne

Derrière le dialogue entre intervieweur et interviewé qui court tout au long du livre, se révèle vite l’introspection ludique d’un auteur qui utilise cette forme vivante afin, réellement, de s’interroger sur son écriture, sur son existence et sur le monde auquel les deux sont confrontées.
La spontanéité et la complicité des deux voix, parfois leurs taquineries, leurs attaques à fleuret moucheté, soutenues par de savoureuses inventions langagières, amènent le lecteur à se prendre d’amitié pour ces «deux» compères. Les deux voix, si elles sont complices, peuvent aussi s'avérer contradictoires, révélant les fractures intérieures. Dans ce jeu subtil où l’humour et l’autodérision ont la part belle, c’est bien nos aspirations à tous, nos élans, mais aussi nos fragilités qui sont évoqués, même si la vie de l’auteur est clairement ancrée dans un temps et dans un lieu: le Buenos-Aires et l’Argentine d’aujourd’hui, dont l’atmosphère imprègne et pimente le livre, ajoutant encore à son originalité.

Mathias de Breyne est né à Lyon en 1973. Ses voyages lui permettent de découvrir les poètes de la Baby Beat Generation et il se lance ainsi dans la traduction littéraire. Il s’installe ensuite plusieurs années en Argentine où il établit une anthologie bilingue de littérature argentine contemporaine. Il a publié 12 livres, seul ou en collaboration, et notamment Livre offert (Sens et Tonka), Baby Beat Generation (La main courante), En voyage avec mon ami mort (Éditions H&O), Ruée vers l’homme (Éditions du Cygne, préface de Marcel Moreau).

Extrait :

Mais la vie continue?

Toujours. Mais elle n’a plus de sens. Ah que je déteste cette formule! C’est ça le problème, c’est qu’on arrange tout avec cette formule «la vie continue», comme elle continue toujours, malgré tout, on se fout de tout! 22000 personnes sont mortes hier en Asie, à Myanmar, à cause d’un ouragan, et alors, la vie continue, y a bien assez d’êtres humains sur Terre, de plus en plus d’ailleurs, donc. Combien de pays encore en dictatures sur Terre? Et alors, la vie continue. Combien d’enfants sans rien à manger, sans éducation, combien de chômeurs, d’indigents... la vie continue, en effet, elle continue, c’est bien ça le problème.

Vous voudriez que tout s’arrête?

Ne faites pas celui qui ne comprend pas! Non, parce que je l’aime trop cette vie, mais qu’elle arrête de continuer ainsi, qu’on arrête cette philosophie de brocante, d’antiquité; c’est ça le problème, comme la vie continue toujours on ne fait pas de réels efforts pour vraiment l’améliorer, pour vraiment changer de mentalité, de manière de vivre.

Vous avez une solution?

Bonne question. Il ne s’agit pas de solution, les solutions on les a, l’intelligence humaine, les recours et les moyens économiques et techniques aussi, mais d’en finir avec cette formule, cette mentalité, parce que si on le désire vraiment on a tout ce qu’il faut pour que tout le monde vive décemment, normalement, sainement, sans opulence ni indigence, pourtant la vie continue.

Vous aimeriez participer au changement?

Précisément, mais je me sens tellement incapable, comme beaucoup autour de moi; que puis-je faire, concrètement, j’y pense régulièrement et me sens de plus en plus impuissant, écrire ne changera rien, vivre comme je le fais non plus.

Essayer de participer au minimum à cette mentalité?

petit nuage
fiction pensante ◦ Buenos Aires ◦ autofiction poétique ◦ Julio Cortazar ◦ Argentine ◦ introspection ◦ littérature de voyage ◦ surréalisme
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