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code EAN :
9782351221396


Format 13x20
176 pages
14 euros

Version ebook :
6.99 euros
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Futura

Rozenn Guilcher

«Je suis parti. Je n’avais pas d’itinéraire. Je devais répertorier les peuples et leurs cultures. Je devais garder trace du monde et ses rites et ses croyances. J’ai visité plusieurs planètes et j’y ai séjourné.»
Planètes insondées, parcelles du temps, enclaves de l’espace. Un voyage dans des univers étranges et pourtant si familiers. Ces nouvelles lancent des passerelles insolites entre notre époque et les contrées du possible.
Bien plus qu’un simple livre d’anticipation, Futura dessine un cheminement qui relie notre monde - son histoire barbare, sa géographie abîmée - et celui que nous préparons. Un cheminement qui se refuse pourtant obstinément à désespérer, dans un hors du temps parfois cruel et inquiétant, mais aussi poétique et sensible.
Dans une langue qui se confronte à l’indicible, Rozenn Guilcher redonne ici toute leur place à l’audace, à l’impertinence, à l’humour et à l’inventivité.
«Quand tu partiras n’oublie pas ton ciel. N’oublie pas de prendre la couleur de tes rêves. Quand tu partiras n’oublie pas n’oublie pas d’où tu viens. Transporte avec toi les petits morceaux que nous t’avons donnés. Et le jour aussi où nous avons vu le soleil ensemble emmène-le. Et le jour où la nuit est définitivement tombée emmène-le.»

Née en 1968, Rozenn Guilcher est titulaire d’un DEA de Lettres modernes. Elle a également publié un roman, La Fille dévastée, et deux autres recueils de nouvelles, Des nouvelles du monde et Déshabiller nos solitudes, aux éditions Sulliver. Dans son style si singulier, elle nous invite à explorer nos paysages intérieurs et à entendre la voix de l’inconscient collectif qui nous rassemble.

Presse :

Constitué de vingt séquences d'inégale longueur et de sujets divers, l'ouvrage se montre néanmoins étrangement cohérent. C'est, en premier lieu, une entreprise littéraire parfaitement réussie, dont la «parole verbale» - avec ses hésitations, ses répétitions, ses repentirs, ses balbutiements, son halètement obsessif - fait entrer subrepticement le lecteur dans un «système» qui peut le déconcerter au premier abord, mais qu'il adopte sans retenue dès qu'il a intégré les règles du "je".
Jacques Lovichi - La Marseillaise

Le style, scandé, rythmé, s'affirme mais s'allège, plus libre, plus ludique aussi... On s'éloigne à grandes enjambées de La Fille dévastée, un premier roman superbe et dérangeant, pour s'ouvrir à l'humour et la poésie. L'auteur y dévoile un panorama de notre monde actuel vu au travers de sa lorgnette avec une anticipation, une projection de ce qu'il a de fortes chances de devenir.
Christiane Courbon - La Provence

 

Extrait :

Sur Thémocla les embryons sont conçus hors des ventres. Ils sont réunis à la ruche. Ensuite c’est le premier voyage. Les fœtus se séparent car chacun doit prendre place dans le ventre de sa mère. Lorsqu’ils ont suffisamment voyagé dans son corps ils sont liés à elle. Ils sont alors attendus dans le monde. On ne peut compter le nombre de fœtus conçus à la ruche. Cela n’a pas d’importance. L’important est qu’ils satisfassent leur mère qu’ils satisfassent leur père. Lorsqu’ils ont suffisamment voyagé dans le monde ils sont liés à lui. Ils sont alors attendus dans le ventre de leur père. Ils y vont par la bouche. C’est le dernier voyage.

Tsangor.
Le bébé arrive tout de suite dans le ventre de sa mère. Il n’y a pas de prémonde. Sur Tsangor l’on procède à l’insémination artificielle donneur anonyme. Les femmes élèvent les enfants. Les hommes et les femmes ne se côtoient pas. Elles veillent à la préservation de la race ils veillent au développement de la société. Les rôles sont définis. On ne déroge pas à la règle.

Parfois on dit d’une femme qu’elle a perdu son enfant dans l’eau de son ventre. Ça veut dire qu’il n’a pas voulu naître qu’il est parti avant.

J’ai longtemps voyagé dans ces contrées sauvages à la recherche d’un modèle de reproduction adapté à la société que nous créons sur Alamba 7. Dans ma quête j’ai recensé les méthodes hygiéniques aux risques sanitaires calculés. Et puis j’ai découvert Tsangor et sa procréation primitive. Il y a des pertes des échecs. Il y a des malformations. Des maladies. Des naissances prématurées. Il y a également ce que je n’ai pas rencontré ailleurs une forme d’attachement affectif. Il y a les enfants libres de Tsangor. Il y a quelque chose que je ne sais pas rentrer dans les données du logiciel. Ça ne peut pas s’analyser. J’ai vécu avec ce peuple de Tsangor et ses enfants rieurs. Je suis resté un peu plus longtemps que sur les autres planètes cherchant à chiffrer ce que je voyais. Il n’y a pas de chiffres pour cela il n’y a pas de chiffres pour le rire des enfants et leur façon de se glisser sur mes genoux. Leurs encore claironnés leurs yeux impatients de sauter de jouer. Il n’y a pas de chiffres.

petit nuage
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